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Technologie & High-TechTracteurs

Autonomisation : Horsch se prépare pour l’Agriculture 5.0

"La génération à laquelle j'appartiens qui opte pour des cabines entièrement climatisées et une carrosserie de luxe, touche à sa fin. La génération suivante est déjà dans les starting-blocks, âgée de 14 à 18 ans, elle a grandi dans l‘ère numérique." C'est ces mots que Michael Horsch explique l'intérêt du concept de robot autonome, découvert en février dernier.

L’acquisition d’une masse de données, par différentes méthodes, capteurs, drones, stations météo…, leur traitement automatisé assisté d’une intelligence artificielle, pour que chaque exploitation puisse mieux prendre ses décisions et au bon moment, pour au final optimiser ses performances économiques, c’est tout l’enjeu de l’agriculture 4.0. De profonds changements sociaux-éco-techniques depuis l’arrivée du premier tracteur et de la mécanisation – l’agriculture 3.0 – qui n’ont pas fini de faire couler de l’encre, tant les perspectives à venir inquiètent autant qu’ils enthousiasment. Et voilà que l’on parle depuis plusieurs années de revenir à des tracteurs sans cabine, pour confier le travail aux champs en totalité à l’intelligence artificielle, tout en s’occupant d’autres tâches que certains estiment pénibles et rébarbatives, voire non productives. On pourrait alors parler d’Agriculture 5.0 tellement le cap culturel à passer est abyssal.

La vision Horsch

Les technologies liées à l’automatisation gagne du terrain dans le domaine agricole, et un échelon au dessus, l‘autonomisation permet aux matériels de se déplacer et d’agir librement dans les parcelles. Ce sont deux sujets qui passionne les Horsch, non seulement constructeurs de matériel agricole, mais à l’origine des agriculteurs. Au début des années 2000, Michael Horsch achète le premier système de guidage centimétrique RTK d’AutoFarm, qui fera germer de nouvelles idées. « Nous avons immédiatement pensé que si cela était possible, il fallait pouvoir conduire de manière totalement autonome ». commente l’agri-entrepreneur. « Avec l’achat de l’actuelle ferme d’essai AgroVation en République Tchèque, nous avons eu la chance de nous impliquer dans le Control Traffic Farming (CTF – l’Agriculture à Passages Raisonnés). Nous avons rapidement réalisé que le CTF est principalement une question de planification. C’était un autre pas vers l’autonomie ».

Pour Philipp Horsch, une grande partie de ce que l’on trouve déjà sous le terme d’autonomie relève plutôt de l’automatisation. « C’est la première étape avant l’autonomie. Les processus sur le terrain sont automatisés, à l’image des demi-tours en bout de champs et le potentiel de performance de la machine est pleinement exploité. L’autonomie consiste ensuite à être sur la route sans conducteur“ explique-t-il.

Trois éléments permettent aujourd’hui de travailler de manière semi-autonome : le système de planification des voies, le geo-repérage, c’est-à-dire un ensemble de barrières virtuelles, et la question de la sécurité. « Nous résolvons aujourd’hui ce dernier problème en ayant sur le terrain un pilote doté d’une manette de contrôle dont la tâche est de surveiller et d’intervenir en cas d’urgence. La télécommande est homologuée pour un rayon de 500 mètres. « , souligne Philipp Horsch. La prochaine étape à suivre est l’amélioration de la technologie des capteurs afin de pouvoir surveiller la machine, par exemple la détection d’éventuels bouchages. « Techniquement, nous travaillons sur différents concepts, car pour l’instant nous ne savons pas ce qui va se révéler utile. Ce que nous savons, c’est que nous devons faire fonctionner les différents concepts sur le terrain, nous entraîner et apprendre afin d‘évoluer. » 

Un frein à l’évolution

Toutefois, les conditions nécessaires à l’autonomisation ne résident pas uniquement dans les innovations technologiques. La législation est importante. Actuellement, la route et les champs sont considérés de la même manière par le législateur. Pour Michael Horsch, il existe toutefois des différences, notamment sur la vitesse à laquelle on roule sur la route et dans les champs ou la question de la circulation en sens inverse. « La nécessité d’une redéfinition des règles et la pression de l’opinion publique sont telles que les conditions cadres sont enfin créées. Si nous séparons clairement la route du champ, nous pourrons rouler plus vite en parcelle. » Un autre point essentiel pour lui est l’homologabilité du concept de sécurité, c’est-à-dire des systèmes de caméra, de radar et de lidar. « Nous espérons que dans les prochaines années, les systèmes de sécurité seront développés au point de pouvoir être homologués. Techniquement, nous sommes réellement prêts. Pour l’instant, tout cela convient parfaitement à une opération de test pour acquérir de l’expérience. Nous devons tester les machines et les intégrer dans le processus d’exploitation », explique Michael Horsch.

La mise en œuvre technique sera bientôt soutenue par la prochaine génération, qui grandira avec les conditions numériques actuelles. « La génération à laquelle j’appartiens qui opte pour des cabines entièrement climatisées et une carrosserie de luxe, touche à sa fin. La génération suivante est déjà dans les starting-blocks, âgée de 14 à 18 ans, elle a grandi dans l‘ère numérique. “ conclut Michael Horsch.

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